L'Europe celtique à l'âge du Fer (VIIIe - Ier siècle) by Olivier Buchsenschutz

L'Europe celtique à l'âge du Fer (VIIIe - Ier siècle) by Olivier Buchsenschutz

Auteur:Olivier Buchsenschutz
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Presses Universitaires de France
Publié: 2020-03-20T16:00:00+00:00


Fig. 16. Répartition des inscriptions celtiques, étrusques, vénètes et rhétiques en Italie septentrionale.

Si la tradition fait venir les envahisseurs des bords de l'Océan du côté du Couchant, les archéologues, donnant le primat aux realia, situent l'origine d'une partie importante des peuples de la migration en Champagne, plus précisément la région située entre l'Aisne et la Marne, au prétexte qu'elle a livré le nombre de tombes celtiques le plus élevé d'Europe et que l'on décèle là un certain déclin au moment même où l'on place l'arrivée des Celtes en Italie (Kruta 2000, 194, 217 ; Brun, Ruby 2008, 95). Ce procédé implique une relation étroite entre l'archéologie funéraire et la réalité démographique, ce qui est loin d'être établi (supra). Pour cela, il conviendrait d'identifier les migrants de la première génération, ce qui ne va pas sans poser quelques difficultés. On a voulu de la même manière reconnaître l'origine centre-européenne des Boïens, dans la mesure où ces derniers seraient arrivés en Italie avec un rituel funéraire majoritairement crématoire semblable à celui pratiqué en Bohême au Ve s. (Kruta 2000, 194). V. Kruta, qui a développé cette thèse, envisage toutefois que les Boïens se sont constitués à partir d'un agrégat de populations d'origines diverses qui auraient franchi les Alpes par des chemins différents (Kruta 2000, 194). Le cas des Sénons offre un bon exemple des problèmes que posent l'identification d'un groupe ethnique, dans la mesure où le matériel laténien, limité aux épées et à de rares parures, est extrêmement ténu et que, dans les ensembles qui leur sont attribués, les références aux valeurs étrusques et helléniques dominent très largement. C'est ce qui avait conduit M. Zuffa à nier toute consistance à la réalité d'un peuplement celtique durable dans ces régions (supra). Se pose également le problème de la relation entre les Sénons et les populations locales, picéniennes et ombriennes. La partition qui est faite entre les ensembles de l'intérieur comme Filottrano et Montefortino, considérés comme Sénons, et les nécropoles littorales de Camerano, Numana et Ancône, assignées aux Picéniens, est fondée sur des différences de rituels. Elle est aussi le reflet de la tradition moderne qui veut, à la suite des travaux pionniers d'E. Brizio, que Montefortino soit un établissement gaulois. Mais la datation de la fin de l'occupation de cette nécropole est encore très débattue. Si V. Kruta, principal tenant d'une datation haute, situe l'abandon de la nécropole dans le courant du premier tiers du IIIe s., M. Landolfi propose d'abaisser la datation des dépôts les plus récents à la fin du siècle, voire au début du suivant, soit à une époque largement postérieure à la déduction d'Ariminum en 268 qui conclut l'épisode sénon [Kruta 1981b, 2006c ; Landolfi 1991, 2000, 2002 ; Vitali 2003, 37 b]. Or c'est à la phase tardive qu'appartiennent plusieurs tombes parmi les plus riches de Montefortino, comme la tombe 23 qui enfermait de nombreuses pièces d'orfèvrerie, torque, bracelets, boucles d'oreilles et bague en or. Si la chronologie basse était validée, il faudrait admettre pour l'essor de cette communauté une datation postérieure au développement de la puissance sénone.



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